C’est un grand week-end pour les fans du Lausanne Hockey Club. Oui, les fêtes de fin d’année approchent, mais Antti Suomela est également de retour à la compétition. Pour notre plus grand plaisir.
Dans le cadre de la rencontre du 20 décembre face au HC Ambri-Piotta, notre Lion au numéro 11 s’est confié sur les deux blessures qui l’ont empêché d’entamer convenablement cette saison 2025-26. Rencontre
Cette interview vous est présentée par notre partenaire, Blanc nettoyages.
La mauvaise surprise de l’été
Après une 2e saison éprouvante émotionnellement au sein du LHC et d’une 2e finale de National League de suite, Antti profitait paisiblement en famille d’un repos estival bien mérité. Une pause d’été qui finalement prendra une mauvaise tournure après la découverte d’une hernie inguinale.
Antti Suomela : « Pour ma 1ère absence, j’ai dû être opéré, car j’ai eu une hernie inguinale pendant l’été. Il m’a fallu environ 3 mois pour pouvoir revenir en pleine forme. Au début, ces 3 mois ne m’ont pas semblé si longs comme temps de convalescence et j’ai pris le temps de pouvoir revenir au mieux de ma forme. J’étais tellement heureux de pouvoir reprendre la compétition, je pense que cela se voyait dans mon attitude. Malheureusement, ça n’a pas duré longtemps et j’ai dû repartir pour 3 mois d’absence. Je t’avoue que tout d’un coup, ça m’a paru une éternité. »


Je te propose de revenir quelques instants sur ces 7 matchs disputés qui étaient très satisfaisants malgré le fait que tu rejoignes un groupe déjà constitué.
« Quand j’ai pu rejouer, cela m’importait peu de savoir avec qui j’allais jouer. J’avais conscience que certaines choses avaient changé par rapport à l’année précédente. J’avais eu le temps en début de saison de regarder les entrainements, les matchs et je voyais la façon dont je pouvais m’adapter selon la façon dont le coach allait m’aligner. Même si ce n’était pas parfait, j’étais plutôt content de la façon avec laquelle je jouais. Malheureusement, ça s’est ré-arrêté brusquement. »
La réflexion autour des blessures
Si je ne me trompe pas, tu n’es pas quelqu’un qui est habitué aux blessures, non ? J’imagine que tu as dû beaucoup travailler sur tout ce rapport mental qui entoure la convalescence.
Antti Suomela : « J’avais déjà eu une blessure de 6-7 mois, mais c’était arrivé à la fin d’une saison. Je n’avais donc pas dû louper beaucoup de matchs. C’est donc la première fois que j’ai dû vivre cette situation où tu ne peux que regarder ce que tes coéquipiers font, sans pouvoir les aider. Mentalement, c’est vraiment compliqué de faire encore que le temps passe plus vite. Tu cogites alors que la seule chose à faire, c’est de laisser ton corps récupérer. »
Il n’y a jamais un moment où tu cogites tellement que tu commences à douter de tes capacités à pouvoir revenir au même niveau qu’avant ?
« Je n’ai jamais eu peur de ne pas réussir à revenir au jeu avec le même niveau, honnêtement. Je me connais par coeur, mes qualités, mes défauts, les sensations que j’ai besoin d’avoir pour me sentir en confiance. Ce qui était plus dur, c’est de s’assurer de revenir avec les mêmes capacités physiques, car c’est un paramètre que tu maitrises moins. Je dois avouer que j’ai la chance d’être entouré par un staff médical très compétent qui sait exactement comment faire pour qu’on reprenne idéalement la compétition. Je leur suis vraiment reconnaissant. »

On sait que tu es devenu un leader dans cette équipe, que ce soit sur la glace, mais aussi autour. Le genre de coéquipiers que chacun aimerait avoir. Quelle a été ta recette pour continuer à entretenir ce leadership ?
« Je ne pense pas qu’il y’ait de recettes miracles quand tu es blessé. Ça été important pour moi de passer beaucoup de temps à la patinoire, peut-être plus que ce qu’on me demandait. Être là pour sa propre rééducation, mais aussi pour soutenir les autres dans les moments plus compliqués, m’intéresser à ce qu’ils font ou continuer à entretenir une relation avec chaque membre de l’équipe, tous ces petits moments pendant lesquels tu es présent font qu’à la fin, tu n’as pas l’impression d’avoir été absent. Je pense que c’est de cette façon qu’un leader doit agir vis-à-vis de son équipe. »
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas
Le 4 octobre 2025, pour la réception des ZSC Lions à la Vaudoise aréna, les fans des Lions pouvaient s’attendre à de nombreux scénarios, mais pas à celui d’une nouvelle blessure de 3 mois pour l’attaquant finlandais.
Antti Suomela : « La deuxième blessure s’est passée pendant la rencontre face à Zurich. Il y’a eu un choc sur mon genou avec un autre joueur. J’ai senti qu’il y’avait quelque chose qui n’allait pas, mais avec l’adrénaline, je n’ai pas ressenti particulièrement de douleur. Le docteur a été très vite franc avec moi en me disant qu’il y’avait un problème. Et ces quelques heures pendant lesquelles tu attends un diagnostic final, ça a été juste horrible à vivre. Tu t’imagines toutes les possibilités qui peuvent arriver et avec une blessure au genou, cela peut durer 1 an. C’est compliqué d’expliquer les émotions que tu ressens à ce moment là. Il n’y a même pas de mots, c’est juste une sensation très personnelle. Au final, le diagnostic était de « seulement 3 mois d’absence.
Quand j’y repense, j’ai des souvenirs de moi assis sur mon canapé à regarder dans le vide à réfléchir à la situation. C’est un sentiment très désagréable. Tu sais, je suis à Lausanne pour jouer au hockey, c’est ce qui m’anime. La frustration ne peut qu’être grande quand tu enchaines une deuxième blessure de 3 mois en si peu de temps. Je suis tellement heureux de pouvoir reprendre ce week-end la compétition ».

Quand je t’entends parler, je n’arrive pas à penser à autre chose qu’à ton ancien coéquipier Michael Raffl qui a vécu des blessures à répétition en fin de carrière avec un sang-froid incroyable.
« Je suis d’accord avec toi ! Dans ces moments, tu ne peux que penser à Michael Raffl ou à Lawrence Pilut qui ont vécu des histoires pas faciles autour des blessures. C’est vraiment là que tu réalises la torture que ça a dû être pour eux de vivre ces absences si longues. Lorsque tu es entrain de jouer, tu es triste pour eux, tu as de la compassion, mais finalement tu passes vite à autre chose, car tu as d’autres préoccupations vis-à-vis du hockey ».
On prend des nouvelles ?
Promis, on arrête de discuter de blessures et on passe à un sujet beaucoup plus léger. C’est ta 3e saison à Lausanne et je sais que vous vivez ça à deux avec ta copine. Comment vous le vivez ?
Antti Suomela : « Je le dis depuis que je suis arrivé en 2023, mais Lausanne est vraiment la meilleure situation pour pouvoir vivre du hockey. Tu continues à jouer au haut-niveau avec beaucoup moins de logistique à gérer derrière. Globalement, tu vois plus ta famille, tes amis et tu as plus de temps pour pouvoir profiter de ce qui se trouve vers chez toi. Avec ma copine, nous adorons vivre en Suisse. On passe du lac à la montagne en 1 heure, il y’a la possibilité de bien manger, faire du shopping, mais aussi profiter du calme de la nature. C’est juste le bonheur. »
La Finlande ne te manque pas parfois ?
« Honnêtement ? Non (rire). J’aime y retourner en été pour voir ma famille, mes amis, c’est vraiment très agréable. Mais lorsque l’hiver arrive, je préfère revenir ici. En Suisse, il y’a du changement et on peut être surpris de la météo. Là-bas, on sait à quoi s’attendre dès le début ».
Un 3e maillot LHC rouge & noir
Ce samedi 20 décembre, face au HC Ambri-Piotta, les Lions du Lausanne Hockey Club revêtiront un maillot iconique : le maillot “third”, dans un design entièrement noir et rouge, revisité. Pour son retour à la Vaudoise aréna, Antti Suomela aura l’occasion de vivre son match dans cette tunique.
Antti Suomela : « Ce maillot est vraiment cool, on aime toujours pouvoir jouer en noir. Cela nous donne l’impression d’être plus imposant. Je pense que les fans vont aussi l’aimer. La soirée risque d’être vraiment intéressante.

