« Je veux que les jeunes joueurs de l’Academy rêvent de porter le maillot du LHC »

Avec le départ de Guillaume Maillard, la question de la place des joueurs formés à Lausanne au sein de la première équipe du LHC revient sur le devant de la scène. Le point avec John Fust, directeur sportif des Lions.

John Fust, quelle place occupent les jeunes talents formés à l’Academy dans votre vision du LHC de demain?

« Je veux que les jeunes joueurs de la LHC Academy rêvent de porter le maillot du LHC. Mais le pas entre la catégorie U20 Elite et la National League est énorme. C’est pour cela que choisir la bonne passerelle est très important. Nous sommes prêts à investir dans le potentiel de nos jeunes recrues et à avoir la patience nécessaire pour qu’ils effectuent une formation complète afin d’être prêts à entrer dans un cadre de National League. La réussite de cette entrée au sein de l’élite est à ce prix. »

Pas facile de les intégrer au cadre de la première équipe? Les places sont chères, non?

Oui. Le staff de la LHC Academy est engagé avec la mission d’intégrer les jeunes talents dans le cadre du LHC, mais chacun doit mériter sa place. Être Lausannois n’est pas un ticket d’entrée immédiat pour la « une », même si évidemment nous éprouvons énormément de fierté quand un de nos espoirs arrive jusqu’en haut, comme c’est le cas avec Aurélien Marti ou Igor Jelovac. N’oublions pas que nous devons construire une première équipe qui gagne des matchs, qui soit équilibrée et qui ait une mentalité bien définie. Il y a beaucoup de critères à remplir, comme les postes, la hiérarchie, la culture… Chaque personne que l’on choisit doit être une pièce du puzzle.

Il y existe aussi des jeunes talents formés au LHC, comme Nathan Vouardoux ou Inaki Baragano qui cartonnent sous d’autres maillots que celui des Lions…

C’est exact et leur succès doit aussi faire notre fierté. Il n’y a que 22 places au sein de notre première équipe. C’est donc mathématiquement impossible de garder tout le monde et de leur offrir suffisamment de temps de jeu. La vocation d’une Academy est de former les joueurs professionnels de demain, idéalement pour faire gagner notre « une » mais pas seulement.  Quand ils partent dans d’autres clubs, il est essentiel de garder de bons contacts pour peut-être un jour les voir revenir griffer la glace lausannoise.

Quelles sont donc vos options pour faciliter leur formation en vue de leur intégration?

Tout d’abord, nous accueillons régulièrement des jeunes joueurs à l’entraînement avec la première équipe. Mais il est important que ces joueurs aillent faire leurs armes dans d’autres équipes et dans d’autres ligues. Cela les fait grandir non seulement en tant qu’hockeyeurs, mais aussi en tant que personnes. Surmonter les obstacles est très important dans leur apprentissage. Certains sont allés à Winterthur et ont appris l’allemand, Nicolas Perrenoud et Benjamin Bougro ont vécu leur première expérience professionnelle à Sierre. Ils en reviennent tous plus forts. Savoir gérer l’adversité est une qualité que l’on recherche chez nos joueurs.

Vous évaluez donc leur progression quasi en temps réel?

Exact. Je vais parfois personnellement au match, mais si je n’y suis pas je peux facilement me procurer la vidéo de presque toutes les parties. La communication avec les coachs et avec l’encadrement de toutes les équipes de notre réseau me permet de suivre tous nos jeunes attentivement. Aussi bien sur la glace qu’au niveau de leur préparation physique. Notre but à l’avenir est de réduire la durée des contrats des joueurs de notre première équipe et que notre profondeur de banc soit incarnée par les jeunes formés au club.