Président par hasard puis par bonheur

Arrivé au comité du LHC parce qu’il savait tenir un procès-verbal, l’ancien directeur du Comptoir Suisse, Antoine Hoefliger, a présidé à la fameuse promotion en LNA de 1978. Président atypique, à la tête du club durant ces « années bénies ». Une histoire passionnante à retrouver ci-dessous et dans la dernière édition de notre LHC Mag.

Simplement supporter

« Je travaillais à Beaulieu comme assistant de direction. Les mardis et samedis soir, j’allais au match avec les copains, sur la tribune Elysée, celle qui longeait la rue du même nom. J’étais un gars de Sous-gare, donc je soutenais le LHC, c’était un club très ancré dans son quartier.

Un jour, à Beaulieu, nous organisions un congrès mondial du Rotary Club, avec 18 000 participants, il avait fallu mobiliser des hôtels dans toute la Suisse romande, voire au-delà… le président du Rotary Lausanne s’appelait François Bonnard. C’était un colonel assez strict. Il était venu me trouver pour inspecter notre organisation. Je lui avais dit que je savais qui il était, il avait à peine haussé un sourcil. »

Une histoire de PV

« Quelques jours après notre rencontre François Bonnard m’a appelé en me demandant si je savais rédiger un procès-verbal. C’est comme ça qu’en août 1973 j’ai débarqué au comité du LHC, en même temps que le banquier Edmond Bally, qui était le nouveau caissier. Nous étions une belle bande d’amateurs éclairés, tous habitants Sous-gare, il y avait une bonne ambiance.

Six mois après, François Bonnard a décidé de se retirer de la présidence du comité suite à une polémique et nous a confié la tâche de lui trouver un successeur.

C’est à moi qu’incombait de dresser le profil idéal de l’oiseau rare. Je vous le donne en mille, c’est celui qui dit qui fait, et mes camarades se sont gentiment tournés vers moi pour me désigner volontaire ! Je suis donc devenu un président totalement débutant, mais bigrement heureux ! »

Les plus belles années de ma vie

« De ces années qui comptent comme les plus belles de ma vie, je retiens quelques souvenirs marquants. Lorsque Real Vincent a débarqué de Fleurier, par exemple. C’était un Québécois qui avait décidé d’étudier la médecine en Suisse, et qui s’était inscrit à l’Université de Neuchâtel. Il jouait aussi au hockey.

En fait c’était un redoutable défenseur, qui avait trouvé une place à Fleurier. Mais il aspirait à mieux, et il est venu à Lausanne. Il y a vraiment construit une superbe équipe, en repérant le 2e gardien de Villars, un certain Thierry Andrey, et en amenant avec lui Claude Domeniconi, un autre excellent défenseur. C’est comme cela, avec la célèbre GDF en plus, que nous avons pu gagner en sérénité et en constance, et finir par remporter ce fameux match du 28 février 1978 contre Davos. »

De g. à dr. Friedrich, Dubi, Gratton 1978 Photographe ARC

Des péripéties gravées dans ma mémoire

« J’ai par la suite dû céder la main pour prendre le rôle de directeur général de Beaulieu. Mon ami le regretté Jacques Scheuchzer a pris le relais, mais quelque temps plus tard, j’ai fais la bêtise de céder aux sirènes du LHC pour une deuxième fois.

Le club était tombé en 1re Ligue et je passais pour l’homme providentiel. Je n’avais pas compris que le monde avait changé… Je n’ai pas connu le même succès et me suis retiré définitivement après trois ans.»