Le président du LHC donne des détails sur la situation du club et explique la démarche concernant les abonnements de cette saison.
Saison spéciale, calendrier spécial : à mi-avril, les playoffs viennent de commencer, et nos Lions affrontent leurs homologues zurichois dans une série qui nous tient tous en haleine. Président passionné, Patrick de Preux fait le point sur la situation extra-sportive du club, entre engagement des nouveaux actionnaires et propositions aux abonnés.
- Patrick de Preux, comment vivez-vous cette série contre les ZSC Lions ?
Je suis serein et calme, vous me connaissez (rires) ! J’ai confiance dans notre équipe, qui pratique du beau hockey.
- Cette saison est particulière à bien des égards. Pouvez-vous donner quelques nouvelles de la santé du club ?
Comme toutes les entités qui vivent du public et de la restauration, nous souffrons beaucoup de la pandémie. Les pertes sont astronomiques.
- A combien se chiffrent-elles ?
Notre dernière estimation, pour la saison, avoisine les 14 millions de francs, malgré les efforts que nous faisons. Nous avons diminué notre masse salariale globale, et resserré notre personnel administratif, en particulier dans les domaines où l’activité est réduite à sa plus simple expression.
- Et les aides publiques ?
Elles sont précieuses et nous sommes reconnaissants aux pouvoirs publics de cette possibilité. Nous avons ainsi mis tout le personnel administratif impacté par la réduction des activités en RHT (chômage partiel). En juin 2020, le club avait contracté un prêt COVID de 2 millions de francs, entièrement remboursable, pour consolider nos liquidités.
- Qu’en est-il des aides à fonds perdus de la Confédération ?
Dans un premier temps, les conditions d’octroi étaient telles qu’elles auraient gravement pénalisé le club et son développement pour les cinq ans à venir. Nous avons donc été très honnêtes et annoncé publiquement que nous ne pouvions pas les accepter. Ensuite, tous les clubs ont milité en coulisses pour que ces conditions changent. Et c’est ce qui est arrivé en mars… le parlement a levé les clauses les plus problématiques, notamment sur le calcul du salaire moyen, qui introduisait une distorsion de concurrence entre les clubs. Nous sommes très contents de ce dénouement et allons donc solliciter ces aides, qui sont bienvenues et pour lesquelles nous remercions nos élus. Même si elles ne couvriront que moins de 10% de notre perte annuelle.
- Mais le LHC est-il favorable à une limitation des budgets ?
Absolument. Nous nous activons pour qu’un fair-play financier soit introduit, et nous sommes favorables à des mesures qui permettraient à la fois de garantir à long terme la qualité et la compétitivité de la National League, et aussi son équilibre, pour que tous les clubs s’en sortent et qu’on ait un championnat très ouvert.
- Sans les nouveaux propriétaires…
…le club serait mort, c’est une certitude. Il faut que tout le monde prenne la mesure de ce que Zdenek, Gregory et Petr ont réalisé. C’est exceptionnel. Ils ont sauvé ce club, ses emplois et tout ce qu’il génère autour de lui. Je vous donne quelques chiffres : ils ont mis 45 millions de francs, dont plus de la moitié pour éponger les dettes passées et assumer les engagements en cours… Quel cran ! Quelle classe !
Mais je le dis aussi tout net, ce n’est pas juste « normal ». Ce sont des gens raisonnables, ils espèrent un retour à une situation équilibrée, ils veulent créer les conditions d’un écosystème et d’un budget sains. Jeter l’argent par les fenêtres n’est pas une option.
- Comment réagissent nos partenaires ?
Ils nous offrent un soutien remarquable ! Eux aussi souffrent, mais leur engagement reste intact, et nous trouvons d’excellentes solutions avec eux. Au nom du club, je les en remercie sincèrement. C’est un signal formidable de confiance en l’avenir.
- Aujourd’hui, le club s’adresse à ses abonné(e)s et leur propose plusieurs formules (remboursement complet, don au club ou formule mixte). Quel est votre message aux abonné(e)s ?
J’ai envie de leur dire plusieurs choses. Fondamentalement, nous sommes tous attachés à ce club, nous sommes fiers de son histoire et plein d’espoir pour son avenir. L’union fait la force, c’est une très belle maxime. Eh bien c’est le moment de la concrétiser, et de contribuer, même modestement, à cette solidarité. Voilà le sens de notre campagne : nous tenons nos engagements contractuels, mais nous donnons la possibilité à nos fans de participer à l’effort collectif.
Les premiers retours montrent que les dons représentent environ un tiers (en valeur financière) des choix effectués jusqu’ici. Je le dis sincèrement, j’attendais un chiffre plus élevé, qui traduise cette fameuse ferveur dont nos supporters sont fiers. J’espère être « déçu en bien » d’ici à la fin du mois !
Cela dit, je suis, avec l’ensemble du club, infiniment reconnaissant à celles et ceux qui font acte de solidarité. Nous ne l’oublierons jamais, et cela se vérifiera concrètement dès la prochaine saison. Je n’en dis pas plus, mais il y aura de belles surprises.